La percée du vin jaune est l'évenement qui draine le plus de monde dans le Jura.
Bon, le deuxième évenement serait le pélerinage du Mont-Roland, pour voir la vierge Marie, par des portugais immigrés en France...
Mais, nous sommes dans le Jura, cela laisse entrevoir de belles possibilités...
J'en profite pour vous donner rendez vous les 27 et 28 mars au domaine de la Pinte, près d'Arbois, pour le premier salon des vignerons BIO du Jura, le "Nez dans le vert".
J'y serai.
Et avec votre aide, peut être que le deuxième évenement du Jura ne sera pas une montée teintée de religiosité communautaire...
Nous, le premier week-end de février, c'est tradition, c'est percée.
C'est l'occasion de fêter le vin jaune, vin de voile de cépage savagnin, emblématique du Jura, qui sommeille 6 ans et trois mois en tonneau et de faire une cérémonie autour de la mise en perce d'un tonneau.
(aucune photo n'est du bicéphale... nous ne sommes pas là pour faire du tricot ou de la photo... Celle-ci date de la percée 2009 et est visible sur le site de la percée du vin jaune)
Chaque année, une ville différente accueille la percée et organise cette grande fête vigneronne.
En 2010, c'était à Poligny avec Pierre Perret en perceur de tonneau.
Cette année, 84 vignerons de tout le Jura s'installent à Arbois, durant le week-end, dans des caves particulières, pour accueillir les visiteurs et faire goûter leurs vins.
60000 personnes ont déambulé de cave en cave avec leur verre autour du cou et les coupons de dégustation au fond de la poche pour goûter du vin jurassien.
(crédit leprogrès.fr)
Bon, on ne va pas se la jouer.
On goûte très mal à la percée.
Les queues sont interminables, le vin est débouché à peine sorti du frigo, jamais à son avantage.
Dégustateurs "professionnalisants", passez votre chemin.
A la percée, on fait la fête.
C'est du frotti-frotta au milieu de gens déguisés en schroumpf, de jeunes qui braillent, de cadavres de bouteilles qui s'empilent aux coins des rues.
(crédit Charlie Chevasson)
Un gentil brouhaha avec des odeurs de morbiflette au vin jaune, de comté et diverses cochonailles...
(crédit Charlie Chevasson)
C'est surtout un ravissement de voir qu'un événement autour du vin peut être populaire, festif, sans débordement, autour de vignerons de qualité...
Et pas qu'au milieu des caves coopératives, ou gros domaines de plusieurs dizaines d'hectares...
C'est donc le pélerinage du début février qui me fait plaisir.
Surtout que nous avions débauché une conductrice à la sobriété retrouvée pour une seule journée (c'est la soeur de Sue-Ellen...), avec des avantages "poitrinesques" certains qui pouvaient fendre la foule.
Laureline, nous te remercions pour cette journée, et, même si tu m'appelles le "petit toast" (une référence dyslexique en rapport avec mes origines portugaises...), l'année prochaine, je promets la sobriété et votre véhiculage.
Dans la série les petits couacs, Philippe Bornard avait décidé de ne pas venir (on a cherché son emplacement pendant une bonne demi heure, aucune information laissée...), le domaine Labet a bougé de cave (je ne l'ai pas retrouvée...) et beaucoup de domaines étaient inaccessibles en moins d'une heure de queue.
C'est la rançon du succès pour la percée.
Et c'est tant mieux.
C'est aussi le moment de remplir son carnet à "prochaines sorties chez le vigneron"...
Et là, en regoûtant le vin rouge de cépage trousseau de Rémi Treuvey, on se dit qu'il y a des rapports qualité-prix-plaisir énormes dans le Jura.
Le vin jaune du domaine des marnes blanches méritera aussi un petit détour pour goûter la production.
Nous n'avons pas eu le temps de trinquer autour des vins du domaine de l'Octavin, du domaine de la Tournelle, mais ce n'est que partie remise...
Le temps est compté...
A 18 heures, les caves ferment.
Et, nous étions si bien dans la cave investie par Michel Gahier, que nous en avons profité pour goûter à tout, plusieurs fois, beaucoup de plusieurs fois...
C'est donc dans un état proche de la défaite que Laureline nous a ramené à la maison, où nous attendaient un "Traminer 2008" de Stéphane Tissot du domaine André et Mireille Tissot, un "L'Etoile 2008" du domaine Geneletti et un "Fleur de marne" du domaine Labet.
Tous de belle qualité!
Bref, n'ayant pas du tout recraché, j'ai pris une bonne pelle...
Mais, un peu d'immodération festive autour d'un événement bon enfant et populaire, au milieu de bons vins, ça ne fait pas de mal.
De temps en temps.