Blog qui aime le vin! Avec humour, décontraction, et même une pointe de nonchalance. Avec des envies de partage et de découvertes. Du plaisir sans contrainte!
Je vois déjà les "amateurs" éclairés du Vin (avec majuscule) qui se tiennent les côtes pour ne pas exploser de rire...
"2001... Une année pourrie dans le chablisien, un millésime raté... Ah, le bicéphale est vraiment d'une nullité absolue"
Oui, c'est vrai, le bicéphale est d'une incompétence crasse.
C'est un style.
Mais, ce post est surtout un petit rappel.
Ce n'est pas le millésime qui fait un vin, mais le vigneron.
Il n'y a rien de plus agaçant que ces petits cartons, fournis par des revues spécialisées du vin ou par les hypermarchés durant la "foire au vin", qui notent chaque millésime d'une appellation.
ici, la carte des millésimes par Auchan...
Pour donner une tendance du millésime, dégager quelques généralités mais surtout de grosses conneries inutiles.
Quand on commence à prendre du plaisir à boire du vin, avec une réelle envie de découvrir de nouveaux horizons, on est tenté de regarder ce machin.
Et bien, si le bicéphale a un seul conseil à donner aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas regarder cette daube.
Un millésime noté "excellent" sur une appellation n'empêche en rien de tomber sur un vin horrible...
Un bon vin est une subtile alchimie entre la terre, le ciel et les hommes.
Ca vaut aussi pour l'inverse.
2001 a été une année pourrie dans l'appellation Chablis, vins blancs exclusivement faits de cépage chardonnay.
Maturités difficiles du raisins avec maladies, vendanges catastrophiques...
Mais il peut y avoir quelques pépites qui sortent de terre.
C'est le cas de ce Chablis Premier Cru "Les Vaillons" 2001 de Francine et Olivier Savary.
C'est lors d'un passage à Maligny, au nord de Chablis, que je me suis arrêté, par hasard, au domaine Savary.
Installé en 1984, le domaine Savary s'étend sur un peu moins de 20 hectares, en partant de rien.
Olivier Savary, avec l'amitié de Jean-Marie Raveneau, a su agrandir le domaine, tout en améliorant la qualité des vins produits.
J'ai pu acheter les dernières bouteilles du millésimes 2001 qui ont une histoire particulière.
Le millésime 2001 avait laissé un coup amer pour les vignerons de l'appellation Chablis.
Un vent de panique soufflait gentiment au bord du serein.
Les hard-discounteurs, sentant la bonne affaire, ont démarché les vignerons pour racheter leurs vins "ratés" et les écouler à un prix de misère.
Olivier Savary a préféré "oublier" les bouteilles de Cahblis "Les Vaillons" au fond de la cave durant 5 ans.
Et, là, au bout de ces quelques années, BING BAM BOUM!
Ouverte sur des plats de côte de veau confits à l'huile d'olive avec riz au curry, cétait juste magique...
Je déteste les Chablis trop marqués par le bois ou qui développent trop le côté craie typique des sols chablisiens.
Là, dès l'ouverture, les notes florales et d'agrumes embaument à deux mètres à la ronde.
Sa couleur jaune paille donne une impression de jeunesse.
A la première gorgée, on tombe sous le charme.
Le vin se déploie facilement dans tous les recoins de la bouche.
Fleurs blanches, pamplemousse, le vin est enveloppé par une tension acide en fin de bouche.
On retrouve la typicité du Chablis avec cette sensation de vivacit du vin, que certains appellent "minéralité".
2001 et toutes ses dents, on a la sensation que le vin en a encore sous la pédale, loin d'être à bout de souffle.
C'est vif, frais, tendu.
Très agréable, le vin se réchauffe dans le verre et s'intensifie, les arômes d'agrume se développant.
Parfait sur le plat.
Un vin fait pour sublimer une viande de veau.
Ce Chablis est (cerise sur le gateau) accessible, à une douzaine d'euros!
N'écoutez jamais les mauvaises langues qui critiquent un millésime, car, partout, des vignerons peuvent sublimer une année à faible réputation.
Ce serait dommage de passer à côté d'un trésor.
En parlant de trésor...