Blog qui aime le vin! Avec humour, décontraction, et même une pointe de nonchalance. Avec des envies de partage et de découvertes. Du plaisir sans contrainte!
Aujourd'hui, on va la jouer simple.
Parce que c'est samedi, parce qu'il fait beau en ce mois d'octobre.
Parce qu'après une nuit loin du foyer conjugal, je rentre tranquillement à la maison pour me rendre compte que ma vraie moitié amoureuse (Stéphane n'est qu'un pis-aller) part en astreinte...
Nous sommes le couple roi de la gestion des plannings.
La déception à peine digérée, une envie de me faire plaisir tout seul me vient.
Aucun rapport avec les prochains vendredis du vin dédiés au sexe vinique (que je ne saurai que trop vous recommander), plutôt une envie de boire quelque chose de simple mais de bon pour se poser dans le jardin qui respire l'été indien.
Je suis définitivement amoureux de la Bourgogne.
C'est naturellement que la bouche salive en pensant à un petit mâconnais (le Viré-Clessé "terroir de Quintaine" de Jean-Pierre Michel me fait de l'oeil) ou à un petit Chablis (le "Vaillons" de Savary hurle mon nom)
Aujourd'hui, je veux de la bleuette, une petite histoire simple mais pas simpliste...
Et mes yeux tombent sur le Bouzeron 2008 du domaine A. et P. de Villaine. Ce vin blanc de cépage aligoté est le grand vainqueur de ce samedi-plaisir!
Une évidence de fraîcheur!
Surtout qu'au Bicéphale, nous sommes sensibles au "combat" mené par Aubert de Villaine pour l'inscription des climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l'UNESCO.
C'est un héritage exceptionnel, façonné depuis des siècles pour offrir des vins qui respirent le terroir et qui font fondre le bicéphale...
C'est frénétiquement que vous devez cliquer sur le site des "climats du vignoble de Bourgogne"!
C'est avec l'âme d'un guerrier du terroir que vous pouvez soutenir sur facebook cette demande d'inscription!
Le Bouzeron est un terroir particulier en Bourgogne. C'est la seule Appellation d'Origine Contrôlée uniquement produite en cépage aligoté (le Saint-Bris est un autre extra-terrestre étant produit en sauvignon) dans une Bourgogne qui a dédié ses beaux blancs au cépage chardonnay.
L'aligoté est un cépage rustique, exposé aux maladies comme le mildiou et ayant une très mauvaise réputation...
Le chanoine Kir lui ajoutait de la crème de cassis pour apaiser sa "verdeur" acide qui décolorait les dents...
Encore aujourd'hui, l'aligoté est produit dans toute la Bourgogne de manière plus ou (surtout) moins heureuse manière...
A Bouzeron, dans la côte chalonnaise, c'est l'aligoté qui est calife à la place du calife chardonnay!
Surtout, qu'à Bouzeron, Aubert de Villaine, célèbre co-propriétaire du domaine de la Romanéé-Conti (produisant des vins que le bicéphale pourra se payer quand Kerviel aura remboursé la Société générale!) vient se ressourcer et produire un vin biologique loin des centaines d'euros la bouteille venant du DRC...
Et, oui, le plaisir peut se trouver à presque 15 euros!
Bon, c'est pas tout ça, mais on va lui faire sa race à cette petite bouteille...
Premier point, la bouteille est jolie, pas tapageuse pour un sou mais mettant en avant l'AOC Bouzeron (10 mentions Bouzeron sur la bouteille!).
Les raisins sont issus de l'agriculture biologique, mais pouvions attendre autre chose d'un des co-propriétaires du domaine de la Romanée-Conti?
Ils sont répartis sur 10 hectares de l'appellation Bouzeron, sur des sols maigres, argilo-calcaires.
La pressurage est pneumatique, la fin de presse étant exclue, avec un élevage de 6mois en foudres et cuve inox.
La bouteille est sortie de la cave a 13°.
C'est enfin le moment de sortie le tire bouchon bilame, de verser le vin dans mon petit verre (dont le sérigraphie "printemps du Viré-Clessé" commence à palir).
Le vin est joli, d'un bel or très pâle. Il semble "discret", des petits dépôts se baladent dans le vin.
J'apprécie d'avoir l'impression que le vin est en vie, les robes inspirant l'asepsie et la stérilité me font peur...
Au nez, c'est net, la poire accompagnée d'agrumes percutent mes naseaux...
C'est frais, ça conforte mon impression d'été indien.
Dès la première gorgée, on est à des années-lumières du stéréotype de l'aligoté!
Le vin est structuré autour d'une belle acidité, doux, sans être sucré.
C'est un festival d'agrumes en bouche.
La longueur n'est pas impressionnante mais il reste sur le palais un acidité de dentelles qui s'étire doucement, pas irritante du tout.
Ca me rappelle les belles acidité des beaux rieslings d'Alsace ou la finesse des grands chenins de la Loire (Laurent Lalouette, je te serai éternellement reconnaissant de m'avoir ouvert cette voie!!).
Tout un terroir de qualité sans que l'on pense une seule fois à le pourrir en rajoutant de la crème de cassis.
Un vin qui n'est pas tapageur, qui n'a pas une opulence monstrueuse mais qui compense tout cela par une finesse, une précision qui ne peut qu'enjouer le buveur!
Si vous ne l'avez jamais goûté, faites vous ce petit plaisir des sens.
Ce Bouzeron est bon, certifié "plaisir dans tes fesses" par le bicéphale.
Ou comment se dire que, quand même, la vie est belle...
Ps: je finis le billet partiellement éméché... La bouteille a succombé sans résistance, et je me rends compte qu'écrire ou boire, il faut choisir...
Mais c'était trop bon!