Préambule:
nous avons hésité avant de mettre le billet sur le blog...
nous avons préféré jouer la sincérité comme hommage à l'homme, et la franchise pour un vin "nature" qui a le mérite de ne pas etre standardiée et qui a choisi le droit d'être "vivant" donc
faillible...
Marcel Lapierre est mort...
Marcel Lapierre était l'un des papes du renouveau Beaujolais.
Dans une appellation engluée par la chaptalisation et le levurage aux goûts exotiques, piquettes infâmes et vins sans intérêt coexistaient pour le plus grand malheur du buveur amateur ou non.
Il fallait être un peu fou pour mettre en avant le vin "nature" dans le Beaujolais, laisser faire les levures indigènes du raisin de gamay et peu ou pas sulfiter ses vins.
Le bicéphale est d'autant plus triste qu'il se sent un peu coupable, un peu couillon de la dernière dégustation de son dernier "Morgon 2009", version "souffrée".
Lors de la rencontre LPVienne des "dégustations en terre picarde", où nous avions eu la chance de goûter une sélection de" beaujolais bons, bio, nature", nous avions tous été déçus du vin de Marcel Lapierre...
Les compte-rendus notés sur "La Passion du Vin" (LPV pour les pressés) exprimaient tous du regret.
Nous attendions tant des vins de Marcel Lapierre, au milieu d'autres vignerons "phare" du Beaujolais de qualité comme on l'aime.
Peut être que nous pensions que la star de l'appellation se trouverait toujours une marche au dessus des autres...
La déception avait été à la hauteur des attentes suscitées par la bouteille à l'étiquette élégante et au chapeau de cire rouge.
Hors de question d'en rester là, le bicéphale avait raté son rendez-vous, mais nous sommes du genre à insister et y revenir.
Ce n'est pas la première fois qu'un vin résiste à une rencontre et ne se laisse pas éfeuiller tout de suite sous les mains habiles du bicéphale...
Nous sommes les morpions du vin.
C'est avec ténacité que nous allons nous replonger dans ce morceau d'éternité léguée par ce vigneron qui aimait sa terre, son raisin et son vin.
Simplement.
En hommage à Marcel, demain, je vais reboire du Morgon de Lapierre pour effacer l'image laissée d'un vin terne, tout le contraire de l'homme.